J’aime particulièrement dessiner la sculpture, où l’objet dessiné est « de marbre ». Il y a à Paris le merveilleux Musée Rodin. Très bel endroit qui invite au dessin. La sculpture laisse libre le regardeur de sa position, et de ses mouvements. Donc le regardeur est aussi acteur, créateur. Il peut, en bougeant, créer des séquences, qui ne sont vues que par lui… J’ai essentiellement dessiné deux fois au Musée Rodin. La deuxième, un gardien m’a interdit le stylo bille (que j’aime tant) – et il m’a tendu un crayon des plus ordinaire. Ravalé mon orgueil, j’ai pris beaucoup de plaisir au crayon. Les nuances, le velours y sont plus fins, plus doux, pourtant, le stylo bille « pointe fine » porte bien son nom.
Il y a un rapport entre sculpture et dessin : on procède par soustraction.
Avec mon stylo bille, ou mon crayon, j’enlève du support visible, et quand on a trop enlevé, plus de nez, plus de sein… comme avec le marbre et le burin qui doit caresser parfois pour révéler la chose, la forme…
Mais il y a un bronze de Rodin aussi à la Fondation Beyeler, à Bâle, au Musée Bonnat à Bayonne, où je croyais avoir vu « la cariatide tombée » au Beaux Arts de Lyon aussi, une merveille, que je vous montrerai bientôt et il y a à Strasbourg, au MAMCS un plâtre du « Penseur », que je croise assez souvent.